
Richard Anthony, la « Nouvelle Vague »
Frère d'armes de Johnny Halliday ou des Beatles, Richard Anthony est l'un des chanteurs les plus emblématiques des années 1960. Si certains se surprennent à chantonner son tube Et j'entends siffler le train, d'autres sont des inconditionnels de ses reprises pops telles « You are my destiny ». Il y fait ses premiers pas dans la musique, en tant que soliste de la chorale. Après avoir obtenu un baccalauréat en France, il se lance dans la vie active auprès de sa première femme, Michelle. Une fois ses journées de travail achevées, il persiste à jouer du saxophone dans les bars. Il décide finalement de se lancer dans les adaptations françaises des chansons de pop anglaises. Les producteurs sont conquis, la carrière de Richard Anthony est lancée. Dès l'âge de 20 ans, il connait un succès retentissant, notamment avec son tube Nouvelle Vague , reprenant les Coasters. Au vu du nombre de galas dans lequel on se le dispute, Richard Anthony décide de devenir pilote, afin de se déplacer plus aisément d'un concert à un autre. Une anecdote attendrissante de la vie de Richard Anthony est sans doute celle à propos de la chanson Michelle des Beatles : Paul McCartney griffonna sur un coin de table les mots Michelle... ma belle en entendant Richard parler à sa femme au téléphone, ces derniers étant souvent éloignés. Richard pria les Beatles de s'approprier ces paroles, et cet hommage à Mme Anthony devint le tube que l'on connait. En 1967, son adaptation du Concerto d'Aranjuez lui vaut la première place des ventes en France, en Belgique, en Suisse, en Espagne et en Amérique du sud. Richard Anthony écrit ensuite sa biographie, partage sa maison de Saint-Paul-de-Vence avec Montand et Simone Signoret
Sous l’Influence des plus Grands Artistes
Il enregistre sa voix sur des musiques originales de Paul Anka, qu'il transmet aux dirigeants d'EMI. Sa carrière démarre, nous sommes en 1958. Son premier 45 tours comprend quatre titres dont « You are my destiny » de Paul Anka et « Peggy Sue » de Boddy Holly. Le succès n'est pas immédiat, Richard Anthony est un précurseur du rock en français. L'année d'après, en septembre1959, les ventes commencent à décoller avec « Nouvelle Vague » adaptée d'un titre des Coasters, « The Cool Cats ». Les sixties sont les années des plus grands succès de Richard Anthony , ce seront également celles de sa rivalité avec Johnny Hallyday en termes de suprématie sur le rock français. Deux personnages qui se différencient en tout, si ce n'est dans la qualité de leur œuvre et dans leur réussite. Son talent fut de coller à l'évolution de la musique, notamment outre-Atlantique, et de s'inspirer des grands artistes du moment pour composer des tubes qui trouvèrent un public fidèle et nombreux. Ses influences vont des Beatles à Ray Charles et des Rolling Stones à Bob Dylan. Il place des dizaines de titres au sommet des hit-parades français, suisse ou belge : « J'entends siffler le train », « Donne-moi ma chance », « Fich' le camp Jack », « Itsy Bitsy petit bikini », « Et je m'en vais », « Tu parles trop », « A présent tu peux t'en aller », « Ce monde », « Ecoute dans le vent », « Aranjuez mon amour » et bien d'autres. Les années 70 et 80 seront celles des excès. Son train de vie est celui d'un Prince du pétrole mais il se fait épingler par le fisc, qui le contraint à payer près d'un million de francs sous 48 heures. Il ne peut pas verser une telle somme, il est donc envoyé en prison. Il en sortira rapidement pour s'expatrier aux Etats-Unis, à Los Angeles. Il fera des allers-retours entre la France et les Etats-Unis pour se poser à Cannes.
Nouvelle Vague, le Tube qui a Lancé les « Yéyés »
En 1960, Richard Anthony devient une star avec « Nouvelle Vague », adaptation d’un hit américain. Ce pionnier du twist popularise les reprises en français et inspire la génération yé-yé. Son premier succès marque le début d’une carrière fulgurante et change la pop française. Nous sommes le 1er octobre 1959. Dans quelques mois, il deviendra l'une des stars francophones de l'année 60. En attendant, happy Day pour un jeune Français né au Caire et d'origine syrienne. Ce pionnier du twist va importer de la musique venue d'Amérique et récolter ses premiers succès. Ce n'est pas courant à l'époque, mais Ibrahim Richard parle six langues, dont l'anglais et l'allemand. Celui qui va lui donner sa première chance, c'est Claude Wolf, le mari de Petula Clark qui, en 1959, danse sur guitare et tambourin. Claude et Petula vont lui permettre de se produire le jeudi soir au Vieux Colombier à Paris. Très influencé par la pop anglaise et américaine, qu'il est l'un des seuls en France à comprendre parfaitement, il décide d'adapter ce nouveau genre musical avec des textes français. Ibrahim Richard fait alors le tour des maisons de disques sans dire qu'il en est le chanteur. D'ailleurs, ce chanteur porte un autre nom, Richard Anthony. Ce qui correspond, en réalité et c'est subtil à la réunion de ses deux prénoms de l'état civil. Finalement, il signe avec le label Columbia, mais c'est un coup d'épée dans l'eau. Le titre ne trouve pas son public. Un second 45 tours, « La rue des cœurs perdus », connaît le même destin l'année suivante. C'est fin 1959 que Richard Anthony va trouver sa voix. Pour cela, il adapte « Three Cool Cats » des Coasters. « Nouvelle Vague » figure sur son premier 45 tours 4 titres. Alors qu'il n'a que 20 ans, il va convaincre les radios et connaître son premier succès. Le single se vendra à plus de 500 000 exemplaires.



