
Sylvie Vartan, « Première Rockeuse Française »
L'année 1960 voit le niveau de vie des Vartan évoluer positivement. Plus à l'aise financièrement, Georges Vartan peut s'offrir un appartement suffisamment vaste pour y loger confortablement toute sa petite famille. Sylvie et Eddie, pour leur part, commencent à vivre leur vie d'adolescents occidentaux du début des sixties, connaissant premières amourettes, premiers flirts et premières expériences musicales. Eddie est devenu un trompettiste et chanteur plutôt doué et évolue dès ses années de lycée au sein du milieu rock'n'roll de la capitale. Sylvie, chanteuse à ses heures, suit les traces de son frère qui l'a initiée à l'univers d'Elvis Presley. Eddie quitte très tôt le lycée, ayant trouvé un job d'impresario au sein du label RCA qui le charge de prendre en main la carrière d'une star montante de l'époque, Frankie Jordan (Claude Benzaquen pour l'état civil), l'un des pionniers du rock hexagonal, lequel commence à se tailler une petite réputation avec des titres comme « J'en ai ma claque » ou « Odile ». C'est via Eddie que Sylvie connaît sa première chance de percer dans la chanson. En effet, un duo prévu entre Frankie et la chanteuse Gillian Hills est annulé au dernier moment et, pour éviter la catastrophe, Eddie Vartan doit trouver d'urgence une nouvelle chanteuse pour donner la réplique au crooner. Son premier choix se porte bien évidemment sur sa sœur qui interrompt ses révisions du bac français pour courir au studio enregistrer « Panne d'essence » et « J'aime ta façon de faire ça », deux titres qui se retrouvent sur le 45-tours de cet ex-dentiste devenu rocker. Le disque rencontre un franc succès en 1961 l'enregistrement d'un premier 45 son nom , « Quand le film est triste »...
Egéries du magazine « Salut les Copains ».
Devenue l'une des égéries du magazine Salut les Copains, Sylvie Vartant se voit présenter la même année par son frère Eddie la star montante du rock’n’roll français, Jean-Philippe Smet, que le public connaît mieux sous son pseudonyme américanisé de Johnny Hallyday. L'accompagnant aux Etats-Unis, Sylvie en profite pour enregistrer l'un de ses plus fameux tubes, « La Plus belle pour aller danser » et se fiance avec lui peu avant son départ au service militaire. Pendant cette année sous les drapeaux, Johnny n'abandonne pas vraiment Sylvie puisqu'il la confie aux soins de son secrétaire artistique, Yvan-Chrysostome Dolto, fils de la sociologue Françoise Dolto, que le grand public ne connaît pas encore sous le pseudonyme de Carlos. Dès son retour de caserne, Johnny demande la main de sa fiancée et leur mariage, le 12 avril 1965 est l'un des événements people les plus couverts par la presse de l'époque. La naissance d'un fils, David, l'année suivante vient encore alimenter les chroniques des journaux mondains, d'autant que cette maternité n'empêche guère Sylvie de poursuivre sa carrière artistique, notamment au cinéma (genre qui l'a toujours attiré depuis ses figurations d'enfance) puisqu'on la voit dans Cherchez l'idole de Michel Boisrond ou Patate de Robert Thomas, qui lui permet d'accéder à un rôle plus conséquent. Elle qui a raté de peu l'un des rôles principaux des Parapluies de Cherbourg, de Jacques Demy, obtient ainsi une reconnaissance publique sincère, bien que la critique soit plus sévère quant à ses prestations devant la caméra. En 1967, « 2 minutes 35 de bonheur », enregistré avec Carlos, fait d'elle une star en Italie et en Espagne, pays qu'elle n'avait alors que peu touché à la différence des Etats-Unis ou du Japon. « Comme un garçon » vient la même année confirmer la notoriété de Sylvie.
Carrière d’une Grande Idole Yéyé
Sur la proposition de son frère Eddie travaillant dans le milieu de la musique, elle rencontre Daniel Filipacchi, producteur de disques pour RCA Records et Decca, qui la fait enregistrer au printemps 1961 un duo avec Frankie Jordan Panne d’essence, à la suite du désistement de dernière minute de la chanteuse Gillian Hills. Ayant quitté le lycée Hélène-Boucher deux mois avant de passer son bac pour se consacrer pleinement à ses débuts dans la chanson, ce premier succès lui permet d’entamer une carrière en solo, à la suite d’un contrat signé avec Daniel Filipacchi, un premier 45 t fin 1961, Quand le film est triste et la proposition de se produire en première partie de Gilbert Bécaud, où elle chante trois titres. Sylvie Vartan fait ses premiers pas sur la scène de l’Olympia, dès ses débuts en 1961. Elle y gagne progressivement ses galons de vedette en s’y produisant ensuite régulièrement en 1962 et 1963, au programme des Idoles des jeunes, dont elle est la tête d’affiche. Toujours en 1963, le 22 juin, Sylvie Vartan participe en covedette avec Johnny Hallyday (autres participants : Mike Shannon et Les Chats sauvages, Richard Anthony, Danyel Gérard, les Gam’s et Nicole Paquin) au concert place de la Nation organisé par Europe numéro 1 pour le premier anniversaire de Salut les copains. L’événement a un grand retentissement. D’où viens-tu Johnny…C’est la musique qui permet à Johnny Hallyday de rencontrer Sylvie Vartan en 1961. Il a 18 ans, elle 17. Sylvie est encore inconnue du grand public et chante à l’Olympia, en première partie du rockeur britannique Vince Taylor. C’est Eddie, le frère de Sylvie qui présente les deux artistes. En 1962, Johnny Hallyday demande à Sylvie Vartan d’assurer la première partie de sa tournée, à la place de Jean-Jacques Debout. L’année 1965 est celle de leur mariage, le 12 avril à Loconville, dans l’Oise.



