00   France Gall
France Gall, « Poupée de Cire, Poupée de Son »
À l'âge de seize ans, Isabelle devient France sous la houlette de Denis Bourgeois, un éditeur musical. Elle enregistre en compagnie de son père un premier 45 tours « Ne sois pas si bête ». France Gall, jeune fille en fleur, blonde comme les blés, devient une des idoles yéyé. 1964 : Elle enchaîne les 45 tours, « N'écoute pas les idoles », « Laisse tomber les filles » ou « Sacré Charlemagne ». Cette envolée, France Gall la doit entre autres à Serge Gainsbourg, Pygmalion d'autres artistes féminines à succès. France Gall n'amène rien de révolutionnaire à la vague yéyé mais elle a le mérite de chanter des textes inédits. France Gall envoûte le public grâce à sa voix de crécelle, son charme mutin et ses ritournelles. A tel point qu'elle remporte en 1965 grâce à la chanson « Poupée de cire, poupée de son » le grand prix de l'Eurovision ! Seulement, France Gall a-t-elle vraiment son cœur gravé dans ses chansons ? Il semble qu'elle reste à l'étroit d'un répertoire qui ne lui ressemble pas. « Les Sucettes » à double facette de Serge Gainsbourg ne font pas couler de sucre d'orge. Lorsque France Gall s'aperçoit de la célèbre manipulation textuelle de son mentor, elle prend le parti de quitter ce giron tendancieux. Elle y retourne quelques années après, en 1972 espérant tout de même retrouver deux ou trois bonnes chansons gainsbouriennes. Le maître lui écrit « Frankenstein » et « Les Petits ballons ». Sans succès. À la fin des années 1960, France Gall semble dans l'impasse artistique. En 1967, elle renoue alors avec le registre enfantin. Après « Sacré Charlemagne », elle chante « Bébé requin » : « Je suis un bébé requin, au ventre blanc, aux dents nacrées ». Mignon...

France Gall, la Poupée « Yéyé »
A quinze ans, alors qu'elle va encore à l'école, la jeune fille blonde qui ne s'appelle pas encore France, débarque dans les hit-parades français avec des chansons pour ados. Son père Robert Gall, auteur entre autres de la Mamma de Charles Aznavour a eu la bonne idée de lui faire pousser la chansonnette et de l'enregistrer sur cassette pendant les vacances de Pâques 1963. C'est ainsi que France plonge allègrement dans la vague yéyé en interprétant des « covers », versions françaises de tubes américains, comme la plupart de ses collègues d'alors, Sylvie, Johnny ou Sheila. Son premier 45 tours signé chez Philips s'intitule Ne sois pas si bête, adapté par le parolier Pierre Delanoë de Stand a little closer. Et la voilà lancée sur la rampe de la notoriété et du succès. Dans sa toute jeune carrière, les titres se suivent et se ressemblent : Ça va je t'aime, J'entends cette musique ou Pense à moi. Il y est essentiellement question d'amours adolescentes, de quoi accrocher un public insouciant, tout juste sorti de l'enfance. Une grande partie de ce public écoute avidement les émissions de Daniel Filipacchi sur la radio Europe 1, dévore les numéros de Salut les copains et suit avec grand intérêt, la vie artistique mais aussi privée de ses idoles. Auréolée du grand prix de l’Eurovision 1965, et consacrée en une soirée vedette internationale grâce à « Poupée de cire, poupée de son », France Gall voit sa carrière prendre un nouvel essor. Il faut dire que la chanson de Serge Gainsbourg, très originale, et les orchestrations aux allures de cavalerie signées Alain Goraguer ont bousculé les habitudes du concours qui prisait surtout les chansons romantiques. Bien que la presse française conteste le vote, la jeune chanteuse reçoit du courrier du monde entier. Porté par le succès de l’Eurovision, Serge Gainsbourg écrit pour de multiples interprètes.

Elle a Rencontré Michel Berger sur son Autoradio
France Gall l'a souvent raconté : c'est sur son autoradio qu'elle a rencontré Michel Berger, Elle se préparait à arrêter de chanter n'aillant pas trouver des chansons qui lui ressemblent, quand elle a entendu Attends-moi en conduisant dans Paris. Au contraire de beaucoup d'histoires du show-business, leur rencontre n'a pas d'abord été un conte de fée avant d'être une opportunité professionnelle, mais le contraire. Il a fallu plusieurs rencontres et quelques mois avant que les rendez-vous de la chanteuse et de l'auteur-compositeur-producteur ne deviennent une des plus belles histoires de la chanson française. Elle commence avec La Déclaration d'amour, première chanson, premier disque, premier succès. Cela aussi, elle l'a souvent dit : « Je suis vraiment née à ce moment-là ». France Gall enregistre des chansons que Michel Berger écrit, arrange et produit entièrement. Début 1975 sort l'album France Gall, qui contient La Déclaration d'amour et aussi Samba mambo, Comment lui dire… À ce moment, ils ont déjà trouvé le rythme et la matière de ce qui sera le règne de France Gall au sommet de la chanson en France : sept albums, des concerts historiques, des années au sommet, une guirlande de tubes énormes – Il jouait du piano debout, Résiste, Diego libre dans sa tête, Musique, Tout pour la musique, Viens je t'emmène, Ella elle l'a, Cézanne peint, Évidemment, Calypso, Babacar, Hong-Kong Star, Débranche… Michel Berger a bien compris la puissance des mélodies qui emportent le corps tout entier, des refrains qui ont une puissance de mantra, des mots simples qui, sous les apparentes évidences, entrainent loin la pensée, le désir, la conscience. On a tous entendu, écouté, chanté comme... « Ils donnent tout pour la musique, Et ils répètent ces mots, Sans suite et sans logique, Comme des mots magiques... »

Sites de Références
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