00   Chaussettes Noires
Les Chaussettes Noires, Après « Cinq Rocks »
Les Chaussettes Noires marient Rock et bande de copains pour la première fois en France. Résultat, tout comme le chanteur, les musiciens sont projetés sous les feux de la rampe. Une idée qui n’enchante pas les maisons de disque qui n’auront de cesse de briser cette communauté toujours plus compliquée à gérer que l’égo d’un seul chanteur ! Dick Rivers et Eddy Mitchell allaient rapidement poursuivre une carrière solo… Mais, il faut bien avouer qu’à la décharge des maisons de disque, il fallait jongler avec le service militaire des uns et des autres. Et la guerre (pardon, les événements) d’Algérie contribue à cette instabilité. Une obligation que ne connaissent pas les formations anglaises qui en profitent pour imposer la notion de groupe aux labels en mal de marketing. En France, le business yéyé l’emporte et c’est le concept Johnny Hallyday qui prend le pouvoir pour 20 longues années. L’année 1961 voit le départ de Jean-Pierre Chichportich au service militaire. Il est remplacé par Gilbert Bastelica, dont le prénom devient immédiatement Jean-Pierre. Il ne faut pas traumatiser les fans… Le groupe se retrouve alors avec deux très bons musiciens puisque William Benaïm continue à prodiguer ses soli inventifs. Un an plus tard, c’est au tour de Claude Moine d’être appelé sous les drapeaux. Tony D’Arpa le suit quelques mois plus tard. Tout ceci n’empêche pas ces « Chaussettes Noires à trous » comme titrait la presse de l’époque d’éditer de nombreux 45t qui débouchent sur le 25 cm « Rockin’twist » puis un album contenant leurs meilleurs succès modestement appelé « Le 2.000.000ème disque”. En octobre 1962, une première fissure apparaît avec un titre solo d’Eddy Mitchell « Mais reviens-moi » enregistré avec l’Opéra House Orchestra. Et plus de la moitié du groupe est à l’armée, une tournée des casernes en 1963.

Les Chaussettes Noires, Symboles des Années 60’s
L’histoire des Chaussettes Noires commence à la fin des années 1950. Cela se passe en banlieue parisienne. Plus précisément, l’idée naît au lycée Condorcet à Paris. Quelques jeunes musiciens passionnés de rock’n’roll américain sont à l’origine du projet. Claude Moine, dit Eddy Mitchell, est le chanteur charismatique. Il mène le groupe avec conviction. Autour de lui, on trouve Jean-Pierre Chichportich à la batterie, et Aldo Martinez à la basse. Les guitaristes sont Tony d’Arpa et William Bennaïm. Au début, le groupe s’appelle « Les Cinq Rocks ». Ils jouent alors dans de petites salles, animent aussi des bals de quartier et des MJC. Ils affinent ainsi leur son et leur présence scénique. Leur répertoire est principalement fait de reprises. Ils jouent des standards américains, comme Elvis Presley, Gene Vincent, Chuck Berry, et Little Richard. Ils sont jeunes et fougueux. Une rencontre qui change tout… Leur rencontre avec Jean Fernandez est cruciale. En effet, c’est un découvreur de talents pour la maison de disques Barclay. Il va changer leur destin de manière spectaculaire. Il pressent le potentiel unique du groupe. C’est lui qui leur suggère le nom « Les Chaussettes Noires ». C’est une référence directe aux chaussettes en nylon. Ces dernières sont très à la mode à ce moment-là. Elles symbolisent la modernité. Ce nom est simple, percutant, et même un peu provocateur. Il contribue immédiatement à forger leur identité. Il les distingue des autres formations. En 1961, ils signent avec Barclay. Par la suite, ils sortent leur tout premier 45 tours. Le succès est immédiat et fulgurant. Il dépasse toutes les attentes. La France découvre alors un nouveau son. Eddy Mitchell devient une idole.

Ascension Fulgurante et Tubes Inoubliables…
Leur premier album sort en 1961. Il représente un véritable raz-de-marée dans l’industrie musicale française. Plusieurs titres deviennent des hymnes. On pense à « Daniela« , ou à « Be Bop a Lula« , une reprise emblématique de Gene Vincent. On trouve aussi « Tu parles trop« , une adaptation vibrante de « You Talk Too Much ». Ces chansons deviennent rapidement incontournables pour la jeunesse. Les Chaussettes Noires enchaînent alors les succès. Ils multiplient les tournées dans toute la France. « Daniela » est sans doute l’un de leurs plus grands succès. Ce morceau reste gravé dans les mémoires collectives. Son rythme est endiablé. Ses paroles sont simples et directes. C’est un tube incontournable. On l’entend dans toutes les boums. Il passe en boucle dans les juke-boxes. Il symbolise à merveille l’insouciance et reflète l’optimisme des années yéyé. Le groupe ne fait pas que des reprises. Ils adaptent des chansons existantes avec brio en y ajoutant une touche personnelle inimitable. Ils créent également leurs propres compositions originales. Les Chaussettes Noires sont plus que des musiciens talentueux. Ce sont de véritables performeurs. Des icônes charismatiques. Ils savent parfaitement comment captiver. Ils savent aussi électriser leur public. Eddy Mitchell a une voix rocailleuse. Son allure est décontractée. Il devient rapidement le leader incontesté du groupe et attire tous les regards. Il cristallise l’attention des médias et devient la figure de proue de cette vague rock’n’roll. Elle déferle alors sur la France. Eddy Mitchell, quant à lui, connaîtra une carrière solo exceptionnelle. Il s’imposera comme l’une des figures majeures et les plus respectées de la chanson française. Il n’oubliera jamais ses débuts mémorables avec les Chaussettes Noires. Par ailleurs, le groupe se reformera pour des concerts événementiels.

Sites de Références
JOHNNY HALLIDAY
SYLVIE VARTAN
EDDY MITCHELL
SHEILA