00   Chanteurs Yeyes
Le « Yéyé », un Mouvement Musical des 60’s
Au début des années 60, années marquées par l’émergence d’une culture propre aux jeunes, un nouveau mouvement musical voit le jour : le yéyé. Cet emblème de la musique sixties naît au sein des jeunes révolutionnaires de l’après- guerre. Étouffés par le monde adulte et ses règles, ils se rebellent. Cette révolution impose l’existence d’une nouvelle classe sociale : la jeunesse. Le yéyé, représenté comme le vecteur de transition de cette classe sociale, se définit comme le premier cri des jeunes impatients de s’émanciper. Il est la définition même de la jeunesse des années 60. La révolution yéyé de1962 à 1966 va complètement bouleverser et balayer le monde des adultes. L’origine du nom yéyé vient de l’onomatopée anglo-saxonne « Yeah ! Yeah ! » qui donnait le rythme dans les chansons de rock et de twist venant d’Amérique.6 En 1956, aux Etats-Unis, Elvis Presley et James Dean vont réussir à symboliser l’adolescence à travers leurs musiques. Quand la nouveauté débarque en France, la jeunesse est très inspirée par le modèle américain. Les jeunes français sont à leur tour incarnés par une vedette locale et à leur image : Johnny Hallyday. Il fera partie des têtes emblématiques du mouvement qui seront nommés « les idoles ». Trouvant son inspiration dans le modèle transatlantique, le yéyé est une pure invention française. Le mouvement touche à nombreux domaines comme la mode, la presse...

Les « Yéyés » au Centre de la Culture Jeune
Dans le début des années 60, les chanteurs deviennent des idoles. Véritables emblèmes de la musique yéyé, ces jeunes artistes se démarquent à travers le domaine musical. Ils doivent leur succès à un public jeune et fidèle. Nouveaux looks, mouvements de jambes frénétiques, chansons accrocheuses, jolies jeunes filles et bad boys en bête de scène, tous les éléments sont réunis pour rendre leur public complètement hystérique. Les premiers pas d’une idole sont difficiles, mais, quand la persévérance se mêle à l’ambition et au talent, tout est réuni pour une carrière prometteuse. Johnny Hallyday, Sheila, Sylvie Vartan, Françoise Hardy, Claude François, Jacques Dutronc, Eddy Mitchell, Les Chats Sauvages, France Gall, Richard Anthony et bien d’autres encore traversent les complications et sont rapidement à l’apogée de leur art. Ces jeunes idoles, vedettes du mouvement musical yéyé des années 60, ont finalement tous des spécificités communes. Ils sont jeunes, ils aiment la musique...
• Johnny Hallyday : Dès l’âge de quinze ans, Johnny Hallyday est l’emblème du yéyé de l’hexagone. Après des concerts dans différents bars, Johnny se fait repérer par deux compositeurs, Jil et Jan, lors d’un radio-crochet, une émission radio intitulée« Paris cocktail ». Ils le présentent à Jacques Wolfsohn de Vogue, célèbre maison de disque. Environ deux mois après avoir signé un contrat avec cette dernière, Johnny sort son premier album le 16 janvier 1960. L’idole populaire n’a que dix-sept ans lors de sa première scène le 20 septembre 1960, en première partie de Raymond Devos à l’Alhambra. Jeune français mais américain dans l’âme, Johnny n’a rien inventé, il est simplement le reflet d'une génération.
Sylvie Vartan : Sylvie Vartan, elle, quitte le collège à deux mois de la fin pour consacrer son temps à la musique, un domaine qui lui plaît énormément. La jeune femme a plus facilement accès au monde musical que Johnny Hallyday grâce à son frère Eddie qui travaille dans la musique. Il la met en contact avec un producteur de disque nommé Daniel Filipacchi. Ce dernier travaille pour RCA et Decca Records, deux célèbres maisons de disques qui ont recruté entre autres Elvis Presley et les Beatles. Suite au désistement, elle enregistre en 1961 un duo avec Frankie. Ce duo est son premier succès. Elle enregistre un premier 45 tours sorti fin 1960 et fait la première partie de concert Gilbert Bécaud.

Vedettes du « Yéyé », un Modèle pour la Jeunesse
Le yéyé trône à une place prépondérante dans la vie de la jeunesse des années 60. De 13 à 19 ans, les adolescents sont complètement hystériques à l’arrivée de leurs idoles : des icônes modèles de leur âge. Le jeune tutoie et appelle son idole par son prénom. Une vedette, c’est avant tout un copain dans lequel l’adolescent s’identifie. Elle représente l’idéal du jeune. L’attachement des jeunes pour une ou plusieurs idoles est impressionnant. Se reconnaissant dans les chansons tout comme dans l’apparence physique, ils se collent à leurs vedettes et y restent fidèles. C’est la première fois que la jeunesse a droit à sa propre musique et voit des vedettes de son âge sous les projecteurs. Ces jeunes artistes, au-delà d’une musique qui swing sur Europe 1, proposent également un nouveau style vestimentaire, de coiffure et de mode de vie. Ils permettent aux adolescents de pouvoir se démarquer du modèle parental classique. La jeunesse, public cible du yéyé, se prend parfaitement au jeu et imite par tous les moyens leurs vedettes devenues leurs références dans quasiment tous les domaines. Les jeunes idoles féminines participent à la libération de la femme avec des textes révélateurs et une mode libératrice. Les filles s’identifient à la sympathique Sheila en portant comme elle le kilt et les couettes. Les vedettes masculines, elles, développent plutôt le côté mauvais garçon qui se remarque notamment dans les boys band de la rue. Pour ressembler à Johnny Hallyday, « l’idole des jeunes », avec blouson de cuir noir et la banane.

JOHNNY HALLIDAY
SYLVIE VARTAN
EDDY MITCHELL
SHEILA